- par Jef Baecker
Le Jazzman
- par Jef Baecker
Leurs silhouettes se découpaient dans la lumière dorée du soleil couchant, un moment à la fois intime et triomphant. Elles s’embrassaient avec une passion qui semblait rayonner bien au-delà de la scène, tandis que l’une d’elles levait le bras haut, les doigts serrés dans un poing victorieux. Le geste ne parlait pas seulement d’elles, il portait un message bien plus grand : la fierté, le courage, l’amour sans limites. Le jeu de lumière et d’ombre transformait leur étreinte en un symbole saisissant, un rappel que l’amour, sous toutes ses formes, est une victoire à célébrer chaque jour.
Dans l’immensité simple du paysage, le petit garçon courait, sa petite silhouette se détachant sur l’horizon infini. Il n’y avait aucune hésitation dans sa foulée, juste l’énergie pure et inarrêtable de la jeunesse. À chaque pas, on avait l’impression qu’il courait vers quelque chose de grand, son futur, sa destinée, l’immensité encore inexplorée de la vie. Le monde autour de lui était silencieux, mais son mouvement le faisait vibrer, plein d’espoir et de possibilités infinies.
Le soleil de l’après-midi baignait la scène d’une lumière éclatante, illuminant un groupe d’adolescents éparpillés le long de la berge, leurs rires insouciants résonnant au-dessus des vagues. Les garçons tentaient d’impressionner les filles avec des plongeons exagérés dans l’eau peu profonde, tandis que d’autres lançaient des galets ou s’étalaient nonchalamment sur le sable chaud. Les filles, lunettes de soleil sur le nez, observaient avec un mélange d’amusement et d’indifférence feinte, échangeant des regards et des sourires subtils. Une énergie particulière flottait dans l’air, un jeu de gestes subtils et de taquineries légères, un langage implicite d’attraction naissante et de découverte. C’était l’adolescence dans sa pureté ensoleillée, au bord de quelque chose de plus grand.
Au milieu des éclats de lumière stroboscopique et du rythme sourd des basses, ils étaient là, isolés de la frénésie, une île paisible au cœur du tumulte. Ses yeux, doux et sincères, restaient accrochés à lui avec une tendresse qui transcendait le chaos environnant. Il s’inclinait légèrement, l’air calme et ouvert, comme si le monde s’était rétréci à leur seul univers. L’instant semblait suspendu, échappant au temps, une pause rare dans une nuit faite de folies. L’amour, dans sa simplicité silencieuse, illuminait sa propre scène sous la lueur néon.
Elle était assise paisiblement sur sa chaise longue, baignée par la lumière du soleil de midi, tournant les pages de son livre. La scène respirait la tranquillité, mais son absurdité ne pouvait être ignorée, son emplacement soigneusement choisi se trouvait juste à côté du bloc sanitaire du camping. Une serviette rouge vif était posée sur la chaise, flottant légèrement dans la brise, et le bourdonnement de la chaleur de la journée se mêlait au bruit occasionnel d’une porte qui s’ouvrait. Mais elle semblait indifférente, peut-être même délicieusement inconsciente, comme si le monde au-delà de son livre n’existait tout simplement pas...
Il était assis à la sortie du métro, emmitouflé dans des couches qui peinaient à contrer le froid mordant. Ses mains, rugueuses et tremblantes, tenaient un vieux gobelet qui tintait doucement de quelques pièces. La buée des souffles croisés se mêlait au froid, mais le monde autour de lui continuait, pressé et indifférent. Il ne criait pas, ne suppliait pas ; ses yeux racontaient l’histoire, un espoir discret et fatigué face à l’implacable froid de l’hiver. Pendant un instant, sous les réverbères, il n’était pas invisible, juste un homme affrontant le froid, attendant de retrouver ses droits.
L’escalier s’élevait, disparaissant dans le vide comme un chemin oublié menant nulle part. Ses marches usées, ébréchées et inégales, murmuraient des histoires de passages innombrables, certains déterminés, d’autres hésitants. La lumière le frappait délicatement de manière à projeter de longues ombres qui amplifiaient son mystère. Il était à la fois attirant et troublant, un paradoxe architectural. Était-il censé mener quelque part autrefois, ou sa raison d’être était-elle de susciter des questions sans réponse ? Face à lui, on ne pouvait s’empêcher de se demander si nulle part n’était pas, au fond, un quelque part.
À travers les vitres embuées du métro, un kaléidoscope de graffitis et de tags dansait en couches de reflets et de transparence. La voix de la ville, brute et sans compromis, s’étalait sur les murs et les tunnels en couleurs vives et en traits audacieux. Chaque tag racontait une histoire, un nom, une déclaration, un instant de rébellion figé dans la peinture. Le jeu de lumière et d’ombre à travers le verre ajoutait de la profondeur à la scène, brouillant les frontières entre l’intérieur et l’extérieur. C’était de l’art en mouvement, éphémère mais puissant, un rappel que même dans les espaces les plus banals, la créativité laisse sa trace.
Dans la chaleur des bras de sa mère, le jeune garçon éclatait de rire, pur et spontané. Son sourire à elle était tendre, empli de fierté et de joie, comme si le monde extérieur n’existait pas à cet instant. Ses petites mains s’agrippaient à elle, ses yeux scintillaient de l’innocence d’un enfant qui ne connaît que l’amour et la sécurité. C’était une image de bonheur simple, un instant fugitif où le temps semblait suspendu. Dans ses bras, il n’était pas seulement son fils, il était tout son univers, et son rire était la mélodie qui en faisait tenir chaque morceau.
L'homme était assis sur le banc, son regard perdu, il semblait ailleurs, peut-être plongé dans une profonde réflexion, ou alors en train de se demander ce qu’il allait manger ce midi. Sa posture donnait l’impression qu'il songeait à quelque chose de lointain, comme le sens de la vie ou bien alors il méditait simplement sur sa prochaine tasse de café. Dans ce coin paisible des Buttes Chaumont à Paris, tout semblait ralentir, et pendant un instant, il n'y avait plus que lui et ses pensées, suspendues aux dernières feuilles d’automne.
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